mercredi 11 mars 2009

Des lions à Shanghai

Ce soir j'étais à un concert, et j'avoue avoir été assez bluffé.
Les "Lions of Puxi", c'est un groupe Franco/Mauritien basé à Shanghai, et qui chante principalement en Chinois. Bref, rien de plus commun de nos jours. Accessoirement, ils font du reggae et ça marche très bien pour eux.


Je les ai découverts sur Internet, par une reprise du morceau de Sting "An Englishman in New York". Ils ont repris ce morceau version "français à Shanghai avec un bob sur la tête", ce qui donne "Fa-guo Shanghai-ren". Le chanteur s'appelle Gauthier Roubichon. Effectivement, avec un nom pareil, il y a peu de chances qu'il soit chinois.

Je suis donc allé les voir au Yugong Yishan, une salle un peu underground de Pékin. Pour commencer, j'ai pas été déçu du public. Une bonne moitié des gens devaient être des français. Ca devait faire un bon mois que je n'avais pas croisé de compatriotes.

Ensuite, j'ai vu un graffiti sur un mur des toilettes. Ca peut paraître banal, mais ça n'existe pas en Chine. Les gens ont d'autres moyens de se rebeller contre la société, quand ils le peuvent.
Bref je me suis plu à imaginer que ce graffiti devait être l'œuvre d'un français (j'imagine bien les expats en costard-cravate taguer les murs le soir après le boulot :) ).
Au moment où je suis arrivé, le chanteur des lions of puxi avait une conversation "animée" avec le vigile de la boîte, qui refusait de faire rentrer le photographe du groupe. Bref le chanteur parle bien chinois, mais il a un accent français à mettre dans un musée. C'est bien, ça m'a décomplexé sur mes problèmes de prononciation :).

Le concert lui-même était génial. Les Lions of Puxi arrivent à reprendre des morceaux en les personnalisant tellement que, sur certains morceaux, on peine à identifier l'original. A part ça tous les musiciens sont excellents et les chanteurs ont une très bonne pêche sur scène.

Voici donc quelques morceaux.
Une reprise de Sting, an English Man in New York, version chinoise:



L'une des chansons pop les plus connues en Chine, reprise version reggae:
(you duoshao ai keyi zhong lai)


vendredi 6 mars 2009

Un feu d'artifice à 600 millions

Un précédent billet parlait des feux d'artifice à Pékin.
J'aime beaucoup les éléments à connotation festive, mais quand ce n'est pas dangereux, ou pas trop.
Voilà ce qu'il s'est passé il y a un mois, lors du nouvel an chinois.
CCTV est l'une des principales sociétés de télévision en Chine. C'est l'équivalent de TF1 en France, tant au niveau de la popularité que pour le côté TV grand public.
Bref, à Pékin, il y a un immeuble qu'on ne peut pas rater. C'est le siège social de CCTV. Il a une forme de 'L' renversé :



Et bien pour le dernier jour du nouvel an chinois, les gens de CCTV ont un peu forcé sur la choucroute. Ils ont décidé d'organiser un feu d'artifice à réveiller les morts, juste devant leur bel immeuble en 'L', et à côté d'un hôtel en construction.

C'était tellement génial que ça a donné ça :



Les explosifs ont mis le feu à l'hôtel d'à côté. Heureusement, l'hôtel était vide au moment de l'incendie (mais il y a quand-même eu des victimes parmi les pompiers). C'est hôtel était un projet pharaonique : 600 millions de dollars, pour un hôtel 5 étoiles qui devait ouvrir cette année.
L'acier a complètement fondu et ils vont devoir raser complètement ce qu'il reste de l'hôtel. Voilà ce qu'il en reste :


Comme souvent en Chine, l'événement a été très édulcoré dans les médias, pour ne pas donner une mauvaise image du pays. Mais bon, on sent que les pouvoirs publics ont de plus en plus de mal à exercer leur censure. Les videos de l'incendie pullulent sur youtube à tel pour que la société CCTV elle-même a fini par mettre en ligne une video de l'incendie sur son sîte. Vive internet :).

mardi 3 mars 2009

allez hop, en selle!

Pékin est la ville idéale pour les déplacements à vélo (certes, ceci n'est pas un scoop :) ).. Les avenues sont très larges, il y a des pistes cyclables partout et la ville est aussi plate qu'une tranche de fromage hollandais.

Les beaux jours sont de retour, j'en profite donc pour enfourcher gaillardement mon vélo tous les matins et aller à mon cours de Chinois. Mon vélo est un digne témoin de la Chine communiste des années 90. La carcasse est rouillée, la selle craque un peu, et je dois souvent freiner avec les pieds. Mais c'est très bien, ça fait partie du charme des vélos locaux. Tout le monde à de vieux vélos, de peur de se les faire voler.

Je pense que le vélo est le moyen idéal pour se déplacer dans cette ville. A pied, même quand on marche un petit quart d'heure, on a l'impression de faire du sur-place tant les avenues sont larges et les immeubles hauts. Ca me rappelle le dessin animé des minipouces que je regardais étant gamin.

Sur les pistes cyclables, on trouve tout ce qu'il est possible de mettre sur 2 ou 3 roues. Il y a beaucoup de pousse-pousse et des vélos à remorque faisant des livraisons pour les magasins. On voit aussi beaucoup de femmes bien habillées, avec des chaussures à talons, qui se rendent au travail en vélo.

Je dois dire aussi que c'est assez inhabituel pour les chinois(es) de voir des étrangers à vélo. Bref il y a pas mal de filles qui me sourient dans la rue. Mais ça ne m'intéresse pas, je dis juste ça à titre informatif pour mes amis occidentaux célibataires ;).

Il y a aussi un point sur lequel la Chine est très en avance par rapport à ce qu'on peut trouver en Europe : en Chine, la quasi-totalité des scooters sont électriques. Les gens les garent dans la rue et en retirent la batterie qu'ils chargent chez eux pendant la nuit. Ces scooters sont très écologiques, et ils ont aussi l'avantage d'être parfaitement silencieux. Imaginez Paris si tous les scooters Pizza Hut et Speed Rabbit Pizza étaient silencieux !

En terme de sécurité, je trouve ça beaucoup plus "safe" de faire du vélo à Pékin qu'à Paris. Comme les avenues sont très larges, les voitures ne passent jamais près d'un cycliste. Bizarrement, il semble que les voitures ici respectent beaucoup plus les cyclistes que les piétons. En tant que piéton, j'ai l'impression de risquer ma vie à chaque fois que je dois traverser un carrefour. Mais à vélo pas de soucis :).


Bon, voilà quelques photos que j'ai pu prendre sur la route ce matin.



Ma superbe bicyclette, trônant fièrement à l'ombre d'une maison traditionnelle chinoise





Et oui, voilà comment on tond le gazon au milieu des gratte-ciels de Pékin : aux ciseaux, par équipe de dix...



L'un des côtés de la cité interdite (mon école se situe juste en face)



C'est la fin de l'hiver, les derniers résidus de glace fondent doucement

Un balayeur à vélo



Mon école se trouve dans la Bibliothèque Nationale de Chine. C'est un endroit magnifique, dans le pur style traditionnel chinois.